Avec ce « New Funky Nation », Boo-Yaa T.R.I.B.E préfigurait dès 1990 les sonorités G-Funk que Dr Dre développerait quelques années plus tard sur « The Chronic tout en rendant hommage au funk des 70’s.
Sumotoris gavés au P-Funk, les frères Devoux ont fait sensation sur la scène musicale du début des 90’s sur la fois d’un premier
album ultra prometteur, "New Funky Nation". Ce disque préfigurait les
sonorités G-Funk que Dr Dre développerait quelques années plus tard sur
« The Chronic tout en rendant hommage au funk des 70’s via une
instrumentation live mettant en valeur les superbes lignes de basse de l’énorme
Monsta O.
En s’érigeant « Nouvelle Nation Funky », les Boo-Yaa
T.R.I.B.E comptaient s’ériger en dignes héritiers de George Clinton, la
pochette et le nom de l’album faisant d’ailleurs référence au « One Nation
Under A Groove » de Funkadelic. Le
morceau titre est, à ce titre, une véritable déclaration d’intention avec
cuivres, chœurs féminins et section rythmique au cordeau.
La comparaison avec les anciens s’arrêtent là. Exit les concepts fumeux d'unité cosmique et autres fantaisies psychédéliques, les samoans puisent leur inspiration
dans leur période d’incubation à Carson, banlieue de Los Angeles, qui a fait
d’eux de véritables OG’s, craints et respectés.
Tandis que Ganxsta Ridd, le rappeur lead au flow brut et puissant,
nous régale d’histoires de règlement de comptes entre gangs, l’ainé Samoan
Godafther arrondit les angles avec son chant gorgé de soul: « Once Upon A
Drive By »...
Même « Psyko Funk », le hit commercial de l’album porté par un clip délirant, parle
au final de mettre à sac une boîte de nuit, histoire d’y mettre un peu d’ambiance.
Un sens de la fête franchement douteux déjà mis en avant sur "R.A.I.D", où, sur un refrain emprunté au groupe funk Lakeside, les Boo-Yaa prennent en otage le dance floor... littéralement.
Le saturé "Pickin'Up Metal" clôt cet album de maboule guitares en avant sur une note prophétique. Après un second album, "Good Times Bad Times" sensé transformé l'essai mais finalement jamais sorti pour d'obscures raisons de business, l'aura médiatique des samoans ne cessera de faiblir.
Blacklisté par une industrie du disque habituée aux gangsters marketés et prenant peur devant ces O.G's surdoués mais ingérables, Boo-Yaa T.R.I.B.E trouvera son public en exploitant une veine metal fusion alors très à la mode: la collaboration avec Faith No More "Another Body Murdered" puis l'album "Angry Samoans".