"Space Cadets" réunit un casting stellaire (Bernie Worrell et TM Stevens en tête) et propose une orgie de P-Funk totalement décomplexé.
Plutôt que de cadets de l'espace, ce
groupe est en réalité composé d'une belle brochette de vétérans
du funk. Visez plutôt: deux figures du P-Funk - le claviériste Bernie Worrell et le batteur Tyrone Lampkin -, le bassiste TM
Stevens et Kevin Goins (ex- Quazar). Rien que ça ! Un certain Nairobi Sailcat officie à la
guitare tandis que les vocaux sont assurés par Jesse Rae, une espèce
de timbré en kilt qui collaborera plus tard avec Roger Troutman.
Cet album éponyme, s'il ne réinvente
pas la poudre, n'en est pas moins foutrement
efficace ! Guitares passées au phaser, voix filtrées à
l'hélium et claviers intergalactiques participent ainsi à
l'érection d'un véritable château gonflable funk aux grooves
ludiques et pneumatiques. Parmi les morceaux les plus marquants, on
pourrait citer « Make Me Funk (Fonkin'Straight Ahead) ,
véritable invitation au headbangin', « Love Slave » et
sa ligne de basse insensée ou le gravement débile « Mother »,
énième variation sur le thème du standard « Louie Louie ».
S'il fallait trouver un mot unique pour
décrire cet album, ça serait certainement l'adjectif « stupide » : crétin au point qu'il en devient génial (l'album a d'ailleurs été réédité en CD sous le titre "Da Bomb" avec, en autres bonus, le fort à propos "Lez Git Stoopid"). En
somme, on pourrait en quelque sorte voir dans ce P-Funk bubble gum
l'équivalent musical d'un repas au Mc Do : un plaisir
superficiel et un peu coupable mais immédiat et franchement jouissif.
Sorti en 1981, soit après
l'effondrement de l'empire Parliament-Funkadelic, "Space Cadets" est un peu la
poire pour la soif du funkateer en rade de P. L'album que l'on découvre une fois
que l'on a épuisé le répertoire entier de George Clinton, et que
l'on fouille désespérément les coins, avec le vague espoir de
tomber sur une ultime dose de P-Funk...
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