mercredi 22 juin 2016

The Claypool Lennon Delirium - The Monolith Of Phobos (ATO Records ‎– 2016)

Avec "The Monolith Of Phobos", The Claypool Lennon Delirium nous offre un bazar halluciné qui mérite bien le nom de monolythe tellement la rencontre de deux univers a priori très éloignés abouti à une suprenante homogénéité. 



Les plus perspicaces d’entre l'auront deviné, ce « The Monolith Of Phobos » de The Claypool Lennon Delirium est le fruit de la collaboration improbable entre Les Claypool, bassiste iconoclaste de Primus, et Sean Lennon, le fils de vous-savez-qui.  Un  bazar halluciné qui mérite bien le nom de monolythe tellement la rencontre de deux univers a priori très éloignés abouti à une suprenante homogénéité. 

Le contraste entre l’approche instinctive de Claypool et la délicatesse des mélodies tordues de Sean permet en effet la mise en valeur de chacune dans un équilibre parfait. Sean Lennon y trouve ainsi une occasion de d’affirmer son identité musicale en empêchant la phagocytose du projet par Claypool et offre par la même occasion un coup de frais bienvenu à la singularité du bassiste confinant parfois à l’auto-parodie à force de tourner en rond.

Psyché, malsaine et funky, la musique du duo est aussi aventureuse que celles des 60’s et 70’s dont elle semble directement s’inspirer.

Lennon et Claypool se partagent à tour de rôle batterie et mellotron, chacun conservant l'exclusivité de son instrument de prédilection (guitare acide pour l'un, basse élastique pour l'autre), ainsi que la production pour un son organique et plutôt rétro.  Des sonorités kitsh illustrent ainsi l’ambiance spatiale du morceau titre qui ouvre l'album: tandis que le diptique « Cricket And The Genie » évoque ainsi le meilleur du prog originel:




Les voix aux timbres toonesques se complétent à merveille, invitant l’auditeur à des réflexions métaphysique sur le satellite de Mars ou encore  l’absurdité de l'existence de Bubbles, le chimpanzée de Michael Jackson, sur le superbe « Bubbles Burst » (pour l’anecdote, Sean Lennon a vécu une enfance princière qui l’a notamment amené à séjourner à Neverland et à jouer dans le long métrage « Moonwalker »):




Si les supergroupes et autres rencontres au sommet ne sont souvent que des pétards mouillés, The Lennon Claypool Delirium fait figure d’exception en nous offrant un album inventif qui, s'il ne sera certainement qu'un one-shot, marquera la discographie de chacun de ses coauteurs.

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